Circé ou Cabrera, pourquoi faire un choix ?

Lors de la dénomination de l’équipe, les discussions ont été vives. Lux Bardiaux, coach de l’équipe, nous explique que les joueuses et les membres de l’asso porteuses du projet voulaient un nom féminin puissant. Le nom de Circé, déesse mythologique de la sorcellerie (ou de la magie, c’est selon), a été rapidement proposé. Mais face à elle, Evelina Cabrera fait le poids. Cette joueuse argentine, âgée de 37 ans, a été une des pionnières du foot féminin. Et en dehors du terrain, cette sportive oeuvre dans le social, après avoir elle-même vécu une partie de son enfance à la rue. Lux ajoute: “Vu qu’on n’a pas réussi à départager les deux noms, on a choisi de les fusionner et Circé-Cabrera est né. Aujourd’hui, on trouve que ça fonctionne très bien. Ça sonne bien et c’est hyper symbolique !”

Et puis pour Circé-Cabrera, le sport est aussi une façon de faire valoir la démocratie. La capitaine, Fati Dia, a été élue jusque janvier 2024, de même que la co-capitaine, Inssaf Touzani. De nouvelles élections devraient avoir lieu d’ici quelques semaines pour mettre en place un nouveau duo, ou renouveler le “mandat” actuel des deux joueuses.

La différence comme une force

En tant que coach, Lux est plutôt optimiste: “Ça commence à devenir un peu sérieux. Je sens qu’on progresse, on avance, on sait de mieux en mieux jouer ensemble.” Pour lui, cette équipe n’est pas simplement une équipe de foot. Il y a l’envie de jouer, qui est forcément la raison première de la création de cette team, il y a un fondement encore plus important: “On se démarque dans cette ligue féminine parce qu’on porte quelque chose de plus grand que nous. On est combatives sur le terrain. On se connait de mieux en mieux et on apprend réellement à jouer ensemble.”

Aujourd’hui, elles sont plus d’une dizaine de joueuses actives au sein de Circé-Cabrera, ajoutant à cela les personnes qui se joignent à l’équipe uniquement pour les entrainements, des personnes parfois extérieures à l’association. Pour prendre du plaisir, pour la beauté du sport, mais surtout, selon Lux, “pour porter des valeurs et se dire avec excitation: là, dans ma vie, je suis quelque part où je peux jouer, en étant simplement qui je suis, peu importe mon niveau.” Prendre les gens là où ils sont, avec leurs forces et faiblesses, c’est déjà avoir gagné.